Autoroutes : la grande arnaque

Le scandale de la privatisation des autoroutes continue. Le gouvernement vient d’autoriser une nouvelle hausse des péages sous prétexte de financer des travaux autoroutiers. L’entretien et la réfection des autoroutes font pourtant partie des obligations des firmes privées auxquelles elles sont concédées. C’est même officiellement pour supporter de tels travaux que le gouvernement a déjà prolongé la durée des concessions des autoroutes. Ce chantage financier des sociétés d’autoroute pour maintenir en état le réseau ne repose sur aucune justification économique. Car ces firmes ont vu leurs profits s’envoler au fil des années et des hausses des péages. Les péages ne servent donc pas à financer les travaux mais à payer les actionnaires. De toute façon, la subsistance des péages est une arnaque depuis plus de 30 ans. Les péages n’ont en effet été autorisés qu’à titre provisoire par une loi de finances dans les années 1970, uniquement le temps d’amortir les investissements autoroutiers. Loin d’une telle logique de financement d’investissement, le système actuel s’est transformé en rente aberrante au service de firmes qui dictent leur loi à l’État. La nationalisation des autoroutes est donc plus que jamais une nécessité économique et démocratique pour faire cesser ce pillage. Et affecter les éventuels profits autoroutiers au développement des transports collectifs non polluants.

Car le besoin renforcé d’entretien des autoroutes résulte aussi de leur usage intensif et excessif, à rebours de l’objectif de transition écologique et de sortie des énergies carbonées. Il faudrait au contraire basculer une partie du trafic autoroutier vers le trafic ferroviaire. La complicité actuelle entre le gouvernement et les firmes autoroutières est le corollaire de l’aggravation de la politique du tout routier : autorisation des super poids lourds à mesure où le fret ferroviaire est démantelé, autocars Macron à mesure où les lignes SNCF sont fermées ou rendues inaccessibles au grand nombre par une tarification exorbitante. Historiquement grand pays ferroviaire, avec un des réseaux les plus denses et accessibles au monde jusque dans les années 1920, la France est devenue le 5ème pays où le train est le plus cher dans l’UE à 27 !

Pour reconquérir son territoire, améliorer la qualité de vie et réussir la transition énergétique, la route ne devrait plus être la solution principale de transport pour le grand nombre mais une solution complémentaire, que ce soit pour de longs trajets ou des trajets interurbains. La planification écologique devra ainsi s’appuyer sur une véritable révolution ferroviaire du territoire.

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